Le 4 Mars 2019, le Conseil départemental du Finistère tenait une séance plénière extraordinaire permettant ainsi de contribuer collectivement au grand débat national.
Voici le texte de mon intervention sur l’urgence climatique et les mobilisations de la jeunesse :
Madame la Présidente, Cher.e.s collègues,
L’année 2018 qui vient de s’écouler aura été l’année la plus chaude jamais connue en France.
L’année 2019 qui vient de débuter ne s’avère guère optimiste à cause du bouleversement climatique que nous connaissons malheureusement depuis bien trop d’années : Vague de froid meurtrière aux Etats Unis en Janvier dernier, 300 000 bovins qui périssent noyés par des pluies diluviennes en Australie en Février, la liste d’événements météorologiques inhabituels ne cesse de s’allonger.
Les conséquences climatiques du réchauffement planétaire sont là, sous nos yeux, depuis des mois, depuis des années. Les nier est irresponsable, en avoir conscience n’est pas suffisant, agir rapidement est primordial.
Notre planète saura s’adapter aux bouleversements comme elle l’a toujours fait, mais cette fois, cette adaptation risque de se faire au détriment de la vie humaine sur Terre. L’inaction n’est donc pas une arme de destruction massive à l’échelle planétaire mais bien une arme que nous retournons contre nous et qui chaque année qui passe appuie un peu plus sur la détente. Quand l’inaction conduit au suicide c’est bien la mobilisation et l’action qui doivent être les leviers de notre survie.
Le rapport du GIEC publié en Octobre dernier vient rappeler, s’il était nécessaire, l’urgence dans l’action politique et citoyenne à agir.
En ayant choisi de faire de l’année 2019 l’année de l’environnement, notre collectivité départementale, à l’image de ce qu’elle a déjà engagé depuis des années, prend toute sa part via les compétences qui lui sont attribuées pour agir efficacement en faveur de la préservation de l’environnement. Aujourd’hui nous réaffirmons vouloir bénéficier des moyens nécessaires à l’exercice de ces mêmes compétences.
Cependant, c’est bien dans l’addition des actions menées avec un haut niveau de priorité par l’ensemble des institutions et collectivités de notre pays et de notre planète que réside la possibilité d’un infléchissement futur et rapide du dérèglement climatique.
Les citoyens aussi se mobilisent et depuis plusieurs mois cela s’intensifie. Simultanément au déclenchement des mobilisations des “Gilets jaunes” en Novembre, fleurissaient des Marches pour le climat dans notre pays. Chaque vendredi depuis plusieurs semaines, des rassemblements ont lieu devant les mairies à l’initiative du mouvement des coquelicots pour mettre fin à l’utilisation des pesticides. Des actions citoyennes bourgeonnent également ici ou là pour nettoyer des plages ou encore ramasser des mégots.
Mais comment ne pas évoquer la mobilisation mondiale de la jeunesse sur la question climatique. La présence de cette génération est un signal fort dans la mobilisation citoyenne et montre une réelle solidarité entre les générations. Est-ce une prise de conscience issue des actions pédagogiques entreprises ou d’un constat d’une diminution de la biodiversité en comparant les albums photos de nos parents et la réalité de la nature aujourd’hui ? Qu’importe l’origine de cette mobilisation – son existence est importante.
Même si certains pourraient se dire que les conséquences ne concerneront que les futures générations, un tel comportement égoïste serait irresponsable et la jeune génération qui se mobilise aujourd’hui l’a bien compris. Agir dès aujourd’hui c’est assurer un avenir vivable aux générations actuelles et futures et des mobilisations contemporaines sachons transmettre au fil des années l‘importance du respect de notre bien commun.
Alors, cher.e.s collègues, et je sais que nombreux d’entre vous en sont convaincus, il nous faut continuer d’agir de manière forte et rapide. C’est ce rappel de nos responsabilités individuelles et collectives que je voulais rappeler ce matin dans notre débat. Vous comme moi, dans nos territoires, dans ceux de nos parents, de nos enfants, nous attachons une importance capitale à préserver notre environnement et personnellement puisque ce territoire m’est cher et que cela constitue des marqueurs forts d’une nature préservée : je veux pouvoir retrouver des papillons dans les champs de Commana ou gouter au miel de Keradalan produit par les abeilles butinant à Plounéour-Ménez. Alors continuons d’agir massivement pour préserver notre environnement, le climat et par nos engagements politiques et citoyens, marquons 2019 d’une pierre qui ne sera ni blanche, ni jaune mais résolument verte.