(…) Faire du numérique un facteur d’inclusion, de création, d’émancipation et de simplification dans la relation aux services publics. J’ai la conviction que le numérique ne doit pas s’opposer à l’humain et je crois sincèrement dans la complémentarité que l’un peu apporter à l’autre – participant ainsi à l’évolution sociétale, réduisant les inégalités et accompagnant les usagers tout au long de leurs parcours de vie face au numérique en perpétuel progrès technologique. (…)
Séance plénière du Conseil Départemental du Finistère / 30 et 31 Janvier 2020
Madame la présidente, Chers collègues,
La présentation de ce rapport du projet emblématique des “Usages du numérique” est l’occasion pour moi de présenter l’approche globale que nous portons autour des questions du numérique. En effet, omniprésent dans nos quotidiens que ce soit en tant que citoyens, qu’actifs, qu’élèves ou étudiants, le numérique nous accompagne de manière de plus en plus forte avec une volonté d’une connectivité de plus en plus permanente.
Aussi, comme cela a été inscrit dans notre projet départemental, la nécessaire question des usages du numérique s’inscrit pleinement dans notre action afin d’assurer une équité dans l’accès au numérique mais aussi pour accompagner l’ensemble des publics vers une plus grande autonomie dans cet usage. Notre ambition concerne donc à la fois les finistériennes et finistériens mais également l’ensemble des agents de notre collectivité pour qui nous le savons le numérique est tout aussi présent au quotidien de manière transversale.
Parce que vous avez fait ce choix judicieux Madame la Présidente de proposer que l’année 2020 soit celle du Service Public, je souhaite m’arrêter quelques instants sur l’évolution de la relation entre les usagers et les administrations notamment via le canal numérique. La publication il y a quelques semaines du baromètre du numérique du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc) montre que dans plus de 8 cas sur 10, le numérique est considéré comme ayant joué un rôle important dans l’évolution de la relation avec les administrations. Cependant, bien qu’il soit plus fortement considéré comme ayant joué un rôle de simplificateur dans l’évolution de cette relation, il existe néanmoins une certaine polarisation des usagers puisqu’il est aussi souvent considéré comme un élément de complexification de cette relation.
C’est bien là tout l’enjeu de l’accompagnement aux usages que nous portons : faire du numérique non pas un canal remplaçant les relations humaines mais bien un moyen complémentaire d’adresser un service au public tout en assurant son accès de l’infrastructure jusqu’à l’usage. Un usage simple et universel au numérique est donc l’occasion d’amener les services publics à celles et ceux qui en sont les plus éloignés et à celles et ceux qui nécessitent un accompagnement. Toujours dans le baromètre du numérique du Credoc, seuls 4 adultes sur 10 disent réussir à effectuer leurs démarches administratives en ligne sans aucune difficulté. Les 60% restant se débrouillent seuls pour 40% d’entre eux mais 44% cherchent de l’aide principalement dans leur entourage et 16% abandonnent. Ces chiffres démontrent alors tout l’intérêt de dynamiser et soutenir les espaces publics numériques disposant de services d’accompagnement aux démarches administratives. Mais ils doivent aussi nous alerter car l’abandon face à ces difficultés n’est qu’un élément supplémentaire accentuant les inégalités d’accès aux droits et le non recours à ces mêmes droits. C’est bien grâce à nos actions sur l’inclusion numérique que nous portons d’ores et déjà et que nous poursuivrons en 2020, accompagnés de nos partenaires, que nous engageons le Conseil Départemental via ses compétences de solidarité humaine vers un numérique favorisant l’insertion et l’autonomie.
En 2019, nous avons également pu voir concrètement les bénéfices de l’engagement en matière de numérique décidé il y a déjà plusieurs années au sein de cette collectivité. En effet, je souhaite mettre en valeur ce projet – inscrit dans notre volonté d’accompagner les agents de notre collectivité avec de l’équipement numérique – celui des évaluations d’APA à domicile à l’aide d’une tablette. Avant ce projet, l’évaluation de l’APA à domicile nécessitait le transport de nombreuses documentations pour informer les personnes, des prises de notes manuscrites complètes, une saisie informatique des éléments lors du retour au bureau permettant enfin de proposer un plan d’aide. Restait ensuite la phase de pédagogie et d’accompagnement auprès des bénéficiaires vis-à-vis de l’évaluation réalisée. A présent, le recueil immédiat des informations à domicile via la tablette permet de présenter immédiatement la simulation du plan d’aide personnalisée pour l’usager. Ce gain de temps à la fois pour l’usager mais aussi pour l’agent qui n’a plus la nécessaire resaisie informatique des données, permet de consacrer un temps supplémentaire à l’accompagnement et la pédagogie en face à face. C’est d’ailleurs les agents eux-mêmes qui se faisaient ambassadeurs, lors du dernier forum des cadres de la collectivité, de cette évolution très positive de la relation qu’ils ont auprès des publics pris en charge. Ainsi c’est grace à ces projets innovants que nous engageons une transformation numérique de notre collectivité.
Aussi l’année 2020 verra la construction du Schéma Départemental des Services et Usages du Numérique – dont la structuration est en cours depuis quelques jours – qui sera l’occasion de valoriser les initiatives existantes, de les pérenniser et d’apporter sur l’ensemble des volets des usages du numérique des réponses concrètes pour les usagers sur notre territoire. Bien entendu, ce schéma sera construit via les mobilisations et énergies du Conseil départemental du Finistère qui portera ce schéma mais aussi avec les nombreux acteurs de l’équipement numérique, de la médiation numérique et du travail social. Associations, institutions, entreprises, usagers, agents – tous seront associés à cette dynamique pour aboutir à l’écriture collective de cette articulation de politiques publiques au service des finistériens et finistériennes.
En nous appuyant sur la dynamique de recensement des espaces publics numériques engagée en 2019, nous contribuerons à la mise en réseau et à la fédération des énergies pour garantir une présence et une disponibilité de lieux d’accompagnement à l’usage du numérique.
Deux axes thématiques complémentaires à ceux que je viens d’évoquer feront également partie de ce schéma : le numérique au service du monde éducatif pour lequel un plan d’équipement numérique dans les collèges a été sensiblement accru en 2019 et qui sera poursuivi en 2020 ainsi que des accompagnements auprès des établissements pour se raccorder au haut débit. De plus, la sobriété numérique que nous devrons installer comme principe d’action dans les travaux de transformation numérique de la collectivité mais aussi via des actions des sensibilisation du grand public visera à rendre les usages du numérique de plus en plus responsables d’un point de vue environnemental.
Enfin, les projets numériques seront poursuivis en 2020 comme l’extension de la dématérialisation des demandes de subvention mais aussi via la fourniture d’équipements numériques auprès des assistants familiaux.
Voici Madame la Présidente, chers collègues, résumées les ambitions que nous portons tant en interne qu’en externe de la collectivité pour faire du numérique un facteur d’inclusion, de création, d’émancipation et de simplification dans la relation aux services publics. J’ai la conviction que le numérique ne doit pas s’opposer à l’humain et je crois sincèrement dans la complémentarité que l’un peu apporter à l’autre – participant ainsi à l’évolution sociétale, réduisant les inégalités et accompagnant les usagers tout au long de leurs parcours de vie face au numérique en perpétuel progrès technologique.
Je vous remercie