Communiqué – Pollution du Mougau à COMMANA (29)

Le 31 Janvier dernier, une pollution a été détectée dans une rivière située au lieu-dit Mougau sur la commune de COMMANA (29).

Les premières investigations semblent orienter la source de cette pollution vers l’activité agricole intensive située dans ce lieu-dit, et plus particulièrement le récent méthaniseur installé en 2021. Les constatations de l’AAPPMA de l’Elorn témoignent d’une pollution chronique” datant de plusieurs mois déjà

Le 25 juin 2019, en tant que conseiller départemental du Finistère, j’exprimais publiquement mes réserves sur l’installation de ce méthaniseur situé en proximité d’espaces naturels sensibles, d’une zone de captage d’eau potable ainsi qu’en amont direct du lac du Drennec dont la qualité des eaux est régulièrement dégradée. A l’époque, je demandais – comme les associations environnementalistes et collectifs locaux – une meilleure prise en considération des risques naturels de cette installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE) avec – a minima – une autorisation (et non une simple inscription) dans les registres d’ICPE. Cela requérait donc une analyse approfondie par les services préfectoraux ainsi que des contrôles de conformité environnementale. 

J’exprime donc une profonde sidération que ce méthaniseur dont la présence à cet emplacement représente un risque connu pour la biodiversité et la qualité des eaux du Drennec et de l’ensemble du bassin versant, semble d’ores et déjà défaillant. 

Cet incident n’est pas sans rappeler – toutes proportions gardées – l’incident du méthaniseur du Kastellin à CHATEAULIN (29) en 2020 et qui a vu un impact direct sur l’alimentation en eau potable d’une grande partie des finistériens dont les quimpérois.

A l’époque, le Conseil Départemental accompagné par des structures de gestion du bassin versant, avait déposé plainte pour faire la lumière sur les causes de cette pollution.

Le 27 Janvier dernier, Maël de Calan, président du Conseil Départemental, a porté plainte contre X suite à la pollution aux microbilles de plastique sur le littoral finistérien. J’ai publiquement apporté mon soutien et demandé que le Conseil Départemental soit systématiquement dépositaire de plainte pour toutes les atteintes à l’environnement en Finistère, aux espaces naturels sensibles et à la qualité des eaux de nos rivières et littoral. J’ai renouvelé cette demande lors de la séance plénière du Conseil Départemental le 9 Février dernier. 

Je demande donc qu’une plainte soit déposée par le Conseil Départemental du Finistère suite à cette pollution, non pas pour transformer l’institution en justicière de l’environnement mais pour intensifier la prise de conscience, pour comprendre les défaillances et mettre en place, de manière concertée et partenariale, les plans d’action efficaces pour réduire et stopper les biocides et pollutions environnementales. 

L’agriculture bretonne est riche d’hommes et de femmes qui s’engagent intensément dans la production maraîchère et l’élevage, ils disposent de tout mon soutien. Bien qu’une réflexion longue soit à mener pour progressivement tendre vers des modèles plus protecteurs de l’environnement, c’est un savant équilibre qu’il faut réussir à trouver entre bénéfices et risques environnementaux mais aussi production et distribution locale ou encore entre productions de masse et agriculture raisonnée. Le maintien d’un haut niveau de qualité dans l’agriculture en Finistère, grâce aux diverses formes d’agriculture, a cependant une condition commune à ces modèles : la préservation de l’environnement. A la fois matière première pour faire fonctionner une agriculture productive mais également bien précieux laissé en héritage, l’environnement doit être davantage respecté pour garantir la pérennité d’une agriculture en Finistère.

Relais médias :