Disparition de Robert Badinter : la peine d’une mort

La mort de Robert Badinter provoque de la peine pour les amoureux de la profondeur de pensée et de la justesse perpétuelle.

Il était de ceux qui ne déviait jamais de leur chemin politique, qu’importe la popularité. C’étaient ses valeurs et ce qu’il croyait juste qui le guidait dans tous ses combats.

Des combats, il en a porté de nombreux et ont structuré davantage le pacte républicain dans notre pays, notamment en intensifiant une approche juste sur les questions de liberté dans le droit.

On lui doit, bien évidemment l’abolition de la peine de mort qu’il intègre dans le programme de François Mitterrand, et ses discours qui bouleversent encore aujourd’hui.

La grandeur de ses plaidoyers résonne toujours, comme elle a fait basculer les tribunaux des années 70, sauvant de justesse quelques français promis à la peine capitale.

Son discours à l’Assemblée Nationale en 1981 pour défendre la suppression de la peine de mort (écrit depuis le Finistère) constitue un évènement historique qu’il lègue à la France.

Victor Hugo disait au début du siècle dernier « On ne doit jamais retirer à un être humain sa vie, ni la possibilité de devenir meilleur. La possibilité de devenir meilleur est un droit sacré ». Robert Badinter apporta le plus beau témoignage à Victor Hugo dans ses combats : pour l’abolition de la peine de mort, mais également lorsqu’il a créé les peines non privatives de liberté, dont les travaux d’intérêt généraux.

Les mots justes, la parole marquante et les valeurs cardinales lui confiaient ce supplément d’âme du grand Homme qu’il était.

Il sera naturellement à sa place (si sa famille l’accepte), au Panthéon des grands, là où la patrie est reconnaissante.